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           Les représentants du BMX ont brillé sur les sentiers de la « Diagonale des fous » si l’on 
          en juge par les résultats. A l’instar de l’édition 2007, la délégation 
          de l’ACSB était bien représentée cette année, prête à affronter les 
          147 kilomètres du parcours et les nombreux dénivelés depuis le Volcan 
          en passant par Mafate, Dos d’âne…etc avant de franchir la mythique 
          ligne d’arrivée au stade la Redoute. La délégation a été 
          renforcée pour cette édition par l’arrivée d’Etienne DAMOUR qui visait 
          le top 100 mais qui a connu quelques mésaventures et Denis TECHER (un 
          TECHER peut en cacher un autre) qui a réussi une sacrée performance en 
          se classant 11ème !!!. Les compétiteurs de 
          l’année dernière ont pour leur part confirmé de fort belle manière 
          leurs ambitions : Richard tout d’abord, qui nous a fait vibrer (et 
          fait pleurer plusieurs d’entre nous), David qui poursuit son 
          ascension, il faudra désormais compter avec lui. Bernard, malgré 
          quelques sérieux « bobos » dans les derniers kilomètres, a fait preuve 
          d’abnégation pour franchir la ligne d’arrivée. Soulignons également 
          le résultat très honorable d’Yvan MAILLARD, notre sponsor de Fun Cycle 
          qui termine à la 47ème place !! Au-delà de ces 
          courageux « gladiateurs », accordons une mention particulière pour les 
          femmes, enfants, amis et  bénévoles du Club qui étaient sur les 
          sentiers dans des fonctions de logistique, de ravitaillement et de 
          soutien psychologique.  Un clin d’œil 
          particulier pour le coaching gagnant réalisé auprès de Richard par 
          Philippe LUCAS et autres amis, Pascal DORSEUIL et Laurent CARRO qui 
          ont apporté un soutien sans faille à notre héros. Pour l’édition 2009, 
          le groupe ACSB devrait se renforcer avec la candidature annoncée 
          d’Alain BACCA !! Du boulot en perspective pour Philippe !!! En attendant cette 
          échéance, rendez vous prochainement autour d’un barbecue afin de fêter 
          dignement nos « fous » !   
             
          Rencontre avec 4 d’entre eux …   
           Honneur à Richard TECHER, qui s’est hissé 
          sur le prestigieux podium à la 3ème place : 
           DB : Je ne 
          te cache pas que j’ai eu les larmes aux yeux lors de ton arrivée au 
          stade de la Redoute, d’autres amis du club m’ont dit qu’ils avaient eu 
          la « chair de poule », comment as-tu vécu cette arrivée ? Richard : 
          Il n’y a pas de mots pour décrire ce que j’ai vécu, c’était trop 
          magique, j’étais même encore actuellement, quand je visionne la télé, 
          l’émotion me gagne ! J’ai vraiment savouré cette arrivée, les mots me 
          manquent pour décrire ce moment, je n’en reviens pas, trop 
          chouette !!! Jamais je n’aurai pensé faire quelque chose comme cela 
          dans ma vie, passer un tel moment ! !  DB : 
          L’année dernière tu avais abandonné malgré une bonne préparation, 
          qu’est-ce qui a changé cette année ?  Richard :
          J’ai corrigé mes erreurs commises lors de la précédente édition. 
          Je m’étais trop entraîné et je n’avais pas assez récupéré ! J’ai 
          compris qu’à mon niveau, il ne fallait pas prendre à la légère la 
          phase de récupération. L’année dernière, je suis arrivé au « Cap 
          Méchant » pour le départ dans un état de fatigue.J’ai bénéficié de 
          beaucoup de conseils d’un membre de l’ACSB, en l’occurrence Philippe 
          LUCAS. Il a joué un rôle primordial dans ma préparation sur les 
          questions de récupération physique, comment éviter de mettre le cœur 
          dans le rouge, sur mon alimentation. Je négligeais trop ses aspects 
          avant !! On ne met pas du gas-oil dans une formule 1, sinon le moteur 
          s’encrasse et il ne tient pas !
 Je tiens également à 
          souligner le rôle important de Thierry TECHER qui a été ma locomotive 
          dans les sentiers pendant toute l’année, on progressait ensemble ! La 
          famille m’a aussi beaucoup aidé, si la tête ne suit pas, les jambes 
          non plus. J’étais souvent absent de la maison, c’est un gros 
          sacrifice. On m’a dit de temps en temps qu’ils en avaient marre de mes 
          absences … mon père, ma mère … Les ravitailleurs sur les sentiers dont 
          un champion de moto, Pascal DORSEUIL ainsi que Laurent CARRO qui m’ont 
          ravitaillé de A à Z, c’est extrêmement important !!
 DB : 
          Le Grand raid n’est donc pas une course en solitaire ?  Richard :
          Le coureur est solitaire mais c’est un ensemble, il faut que toute 
          l’organisation suive sinon, on se démoralise. Les copains, la famille 
          qui suivent ta progression, cela motive énormément !  DB : 
          As-tu eu des moments de doute sur le parcours ?  Richard :
           A aucun moment j’ai douté malgré une cheville un peu foulée 
          depuis la « Plaine des Cafres ». Il fallait impérativement que je 
          rentre compte tenu des gros sacrifices que j’ai consentis, même s’il 
          fallait ramper !!J’étais très positif 
          pendant le parcours. Mes ravitailleurs, notamment Pascal et Laurent 
          m’ont dit que tout le quartier de La Rivière (Saint Louis) était 
          derrière moi, que les gens étaient entrain de suivre ma progression, 
          cela m’a porté… m’a gonflé psychologiquement !!
 DB : 
          Quel a été le passage le plus difficile ?  Richard :
           Entre « la Plaine d’Affouches » et Saint Denis, c’était 
          vraiment hard, la fatigue commençait à se faire sentir, j’étais déjà 
          bien « rinçé », les métros arrivaient derrière … ce sont ces moments 
          qui ont été les plus durs. On est à 90 % de la course et c’est dans 
          ces moments qu’il ne faut pas lâcher prise sinon les autres 
          reviennent !! DB : 
          Quel était ton objectif de départ ? Richard :
          Rentrer … rentrer … rentrer !!! Je m’étais préparé, j’avais 
          abandonné lors des deux précédentes éditions … même si j’avais cassé 
          encore cette année, je n’aurai pas dit non pour la suite, trop de 
          sacrifices ont été faits !!  DB :Tu 
          n’étais pas plus ambitieux que cela au départ ?  Richard : Thierry (TECHER) 
          m’avait prévenu que j’allais me bagarrer avec les meilleurs, je savais 
          que j’étais bien mais je ne pouvais pas faire de la pub là-dessus, je 
          voulais faire plaisir à la famille quoi ! DB : 
          L’année prochaine, tu seras attendu au virage ? Richard :
           Sur ! Je sais que je serai attendu, j’espère que je serai en 
          forme, tout dépendra de la famille, j’espère vraiment que je serai en 
          forme le jour J !Au fait, je suis à la 
          recherche d’un sponsor, je suis limite dans mes achats, je tourne 
          plutôt « à l’eau sec » actuellement au lieu de bénéficier des 
          meilleurs produits !!
 A bon entendeur !!!
 DB : 
          Ma dernière question s’adresse à ta pupuce chérie qui est dans tes 
          bras – Maelis (8mois), est-tu contente de ton papa ?  Maelis : 
          dada…dada…dada…  ah … rareu… reu… je t’aime très fort mon papa 
          chéri !! (En plus d’être 
          craquante, Maelis se révèle précoce dans le langage !)
 
            Paroles d’épouse …Sabrina TECHER :  Je suis très fier de lui,  c’est super ce qu’il a 
            fait. La famille a fait de gros sacrifices ! Je me suis exprimée 
            avec mes larmes !!
 Quand il est entré dans le stade, je suis tombée dans les bras de Ketuna (une amie) et j’ai chialé de toutes mes larmes, c’était 
            trop ! J’étais submergée d’émotions !
 Même Philippe (LUCAS) qui est resté discret, a versé des larmes, 
            c’était aussi son poulain quelque part…sa victoire, la victoire de 
            beaucoup d’amis qui m’ont appelé en me disant que Richard avait 
            réussi à leur faire pleurer !
 Je n’ai pas eu les mots pour le lui dire, le lendemain matin au 
            petit déjeuner, j’ai éclaté en sanglots … C’était ma façon à moi de 
            lui exprimer mes émotions !!!
   
           Un nouvel exploit pour David MONDON … 
           DB :
          David, tu passes de la 
          689ème place en 2007 à la 520ème cette année, c’est une belle 
          progression ? David : Pour moi oui, 
          c’est plutôt joli, j’ai effectivement progressé. Le Grand raid reste 
          très compétitif, il ne faut pas chercher à aller trop vite au départ, 
          ceux qui ne l’ont pas compris le payent au prix élevé pour la suite ! 
          Cependant, il ne faut pas non plus jouer à l’escargot !!  DB : 
          Comment as-tu 
          vécu cette deuxième participation ? David : J’ai beaucoup 
          mieux géré, j’avais moins de stress par rapport à ma première édition. 
          Le départ n’est pas évident compte tenu du mouvement de foule, c’est 
          assez impressionnant !!    DB :
          Quel a été le 
          moment le plus dur dans cette folle course ? David : Le passage au 
          volcan avant « Foc Foc », c’est à mon avis la partie la plus 
          difficile, par rapport au climat glacial, à l’altitude la respiration 
          n’est plus pareille. Ensuite on peut gérer comme on veut.  DB : 
          Des moments de 
          doute ?  David : Non ! J’avais 
          mis dans ma tête que je ne laisserai pas le doute s’installer, je me 
          suis senti fort psychologiquement. J’ai tout de même eu un coup de 
          barre à Aurère, je n’avais pas fait le ravitaillement et il me 
          manquait de l’eau. A part cela, 
          contrairement à l’année dernière, j’avais la conviction que j’allais 
          terminer la course, le reste était une question de classement. DB : 
          Quel a été le 
          moment le plus intense pour toi ?  David : Dos d’âne et 
          la suite, on sait que c’est presque finie, on donne tout ce que l’on 
          a, c’est le début de la phase euphorique.  DB :
          Tu es dans une 
          période d’ascension, on ne doute pas que l’année prochaine, tu seras 
          certainement au rendez-vous ? Le cas échéant, quel sera ton 
          objectif ?  David : Pour tout te 
          dire, quelqu’un m’a déjà inscrit !!! Mon objectif sera a minima de 
          franchir la ligne d’arrivée et ensuite faire au moins comme cette 
          année, ce sera déjà bien ! DB :
          Pas plus 
          ambitieux que cela ? Tu n’es pas un peu trop modeste ?  David : C’est 
          difficile ! J’aimerais faire mieux mais il sera difficile, mon 
          objectif n’est pas de chercher des places, de faire des pronostics !Allez, si je finis 
          dans les 400 premiers, je serai ravi mais je sais que ce sera 
          difficile. En définitive, j’aurai pu le faire cette année mais j’ai 
          joué de prudence et d’autre part, j’ai attendu  un copain à « Mare à 
          Vieille place » qui ne pouvait plus monter ! On a ensuite fait un 
          morceau de route avec un groupe de femmes métros qui ne connaissaient 
          pas une partie des sentiers !
 DB : 
          Pour finir ….  David : Je tiens à 
          remercier vivement notre petit groupe d’entraînement, Richard, 
          Thierry, Bernard, Jérémy, Nénesse … c’est vraiment stimulant de 
          s’entraîner dans de telles conditions !! Merci encore les dalons ! 
           Notre troisième concurrent, Etienne DAMOUR s’était accordé un break 
            en 2007 après une édition remarquable en 2006 où il avait terminé 
            240ème 
           DB : Comment as-tu 
          vécu ce retour à la compétition ? Etienne : L’ambiance 
          a été très bonne cette année, nous avions quelques têtes d’affiches : 
          Jalabert, Lafuma …Mon objectif était de 
          faire mieux que 2006, sur une base de 33 heures, je visais le top 
          100 !!
 DB : Qu’est-ce qui 
          s’est passé ? Etienne : Suite à un 
          moment d’inattention, je finis au sol ! Comme dit kréol, « moins la 
          gagne un coup cogne », quand j’ai percuté le sol, j’étais KO ! Deux médecins 
          m’avaient préconisé d’abandonner suite à ma chute à « Oratoire Sainte 
          Thérèse », juste après la « Plaine des sables », mais après 12 mois de 
          préparation, c’est difficile de rendre son dossard ! J’ai poursuivi ma 
          route jusqu’à « Mare à Boue » mais j’étais contrains à l’abandon !Je profite de cette 
          occasion pour remercier les deux raideurs qui m’ont aidé à me relever 
          après ma chute !
 DB : Quelle 
          impression tu garderas de cette édition ? Etienne : Malgré mon 
          abandon, je garde un côté positif, mon temps de passage à la « Plaine 
          des Sables » était plus favorable que celui de  2006, j’étais à ce 
          moment là dans les 200 premiers ! Mon objectif initial aurait pu être 
          atteint !!  DB : Le moment le plus 
          intense ? Etienne : 
          Incontestablement, le départ, l’effet de masse, les rencontres avec 
          des gens d’horizons divers, de milieux sociaux différents, ce mélange 
          de nationalité, des personnes prêtes à s’entraider dans les moindres 
          moments de difficultés … une dimension humaine, fraternelle malgré la 
          compétition … c’est une formidable aventure humaine !!  DB : Et l’année 
          prochaine ? Etienne : Je serai 
          toujours au rendez-vous, dans l’obligation d’améliorer mon chrono !!    
           Le coach de l’ACSB était également dans la place comme l’année 
            dernière, s’il a franchi la ligne d’arrivée, c’est au prix d’un 
            mental « en béton fibré » pour reprendre son expression. Rencontre 
            avec Bernard MUSSARD. 
           DB : Nous étions très 
          nombreux à suivre ta progression …. Je devrais plutôt dire ta 
          régression parce que tu passes au Volcan à la 750 ème place puis on te 
          perd de vue à partir de « Roche Plate » ! Que s’est-il passé ? Bernard : En fait, 
          arrivé à « Marla », j’entamais mon ascension, à ce moment là, sur le 
          plan du classement, je gagne 80 places (entre Cilaos et Marla). J’ai 
          commencé à ressentir des douleurs au niveau de mon genou, j’ai donc 
          demandé au Kiné de me faire un strapp pour bloquer le genou 
          douloureux. Je pense qu’il l’a un peu trop serré, cela a provoqué une 
          tendinite pendant mon trajet vers « Roche Plate ».   DB : Et après … Bernard : A partir de 
          là, on a l’impression que c’est une année d’entraînement qui est 
          foutue en l’air ! On passe de coureur à randonneur !!!! La douleur 
          s’installe, la frustration aussi !! De ce fait, mon 
          objectif a été revu à la baisse, terminer l’épreuve sans critère de 
          places ou de temps. Mon seul plaisir c’était de voir « La Redoute », 
          passer la ligne d’arrivée ! Par ailleurs j’ai du 
          attendre un copain qui était également mal en point, on a cheminé 
          ensemble le reste du parcours. Nous avons donc baissé le rythme, je me 
          suis engagé avec Jérémy qui souffrait lui aussi de tendinites doublés 
          d’une entorse ! Nous nous étions entraînés ensemble toute l’année, la 
          solidarité sur les sentiers on connaît ! C’est aussi cela le grand 
          raid, des valeurs humaines qui peuvent prendre le pas sur l’esprit de 
          compétition dans des moments difficiles !   DB : Dans ces 
          conditions, la descente du Colorado vers la Redoute a du être 
          cauchemardesque ? Bernard : Le mot est 
          faible !! Avec une tendinite aux deux genoux dans les derniers 
          kilomètres – les conséquences d’une compensation d’une jambe sur 
          l’autre – à chaque pas que je faisais, j’avais l’impression d’avoir 
          500 aiguilles dans les deux genoux !!!!  Ce sont les aléas de 
          la vie, de la  compétition, comme quoi, on ne peut pas tout prévoir …. DB : Tu dois avoir un 
          moral en béton armé ? Bernard : Non ! C’est 
          du béton fibré !!! Descendre le « Colorado » avec deux tendinites aux 
          genoux, il faut être fou !!! La « Diagonale des Fous » porte bien son 
          nom ! DB : L’arrivée a du 
          être une délivrance ? Bernard : Oui, malgré 
          l’heure tardive !! On reste un héros, pour mon fils et un champion 
          pour ma femme ! DB : Et sur le plan 
          émotionnel ? Bernard : Je me dis 
          que j’ai quand même emmené le gâteau mails il manquait la cerise ! DB : La 
          cerise, ce serait quoi ? Bernard : Mon arrivée 
          le samedi matin, dans les 300 premiers, ce qui était mon objectif 
          initial !   DB : Et l’année 
          prochaine ?  Bernard : Ce sera pour 
          moi une année de stand by, je m’accorde une année sabbatique, une 
          année rougail saucisses ek z’embrocal !!!Je compte apporter mon 
          soutien tant physique que moral à Richard afin qu’il arrive au plus 
          haut sommet, sur la plus haute marche !!
 DB : Tu lui mets la 
          pression !  Bernard : Il s’est mis 
          la pression tout seul en terminant 3ème de l’épreuve ! Il 
          ne peut plus espérer moins mais plus, la logique voudrait qu’il vise 
          la seconde ou première marche !!! 
            Paroles de fils et de femme….Tom : J’étais déçu qu’il soit blessé, d’autant qu’à Cilaos il était 
            bien placé, il aurait pu arriver plus tôt ! A partir du Colorado, 
            j’ai préféré être à ses côtés, je suis fier de son arrivée même un 
            peu tardive à cause de la fatigue tant pour lui que pour nous !
 Sabrina : Mon engagement auprès de Bernard, c’est avant tout un 
            soutien affectif, moral, lui qui voulait absolument faire quelque 
            chose de mieux cette année ! Nous sommes un peu déçus au regard 
            notamment d’une année d’entraînement, des nuits blanches pendant la 
            course, des attentes et incertitudes dans les différents postes de 
            pointage…
 En dépit des problèmes physiques, il a terminé l’épreuve, j’en suis 
            ravie !!!
 Pour l’année prochaine, la réaction à chaud de Bernard lui fait dire 
            qu’il ne sera pas partant, mais le connaissant, quand il sera prit 
            dans la dynamique, avec l’engouement des copains, tout est 
            possible !!!
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