Thomas Allier

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A l'issue d'une saison 2007 riche en événement et surtout à l'aube des jeux olympiques de Pékin, Thomas Allier a démontré qu'il était un sérieux prétendant pour la sélection. Malheureusement bléssé au championnat du monde, et donc en convalescence, nous avons pu longuement discuter avec Thomas. Le regard définitivement tourné vers la chine, le leader du BMX français est surmotivé et concentré sur cet objectif qui sera l'aboutissement d'un parcours d'ores et déja exceptionnel.

 

clic:Leader en France et en Europe c’est le grand retour de Thomas Allier ?
thomas Allier:
Oui ! La saison s’est plutôt bien passée après une saison 2006 ou j’étais inexistant avec les blessures et la motivation un peu absente. La fin de saison dernière m’a permis de me remettre sur les rails et de retrouver de l’envie pour l’entraînement avec les championnats du monde au Brésil et la coupe de San Jose qui ne se sont pas trop mal déroulés. De plus, l’arrivée à Pau d’Henrik Balterzen, le danois, m’a permis de me remotiver et de faire de vraies séances d’entraînements. Tout cet ensemble m’a permis d’être au niveau pour la saison 2007 et de me focaliser sur les JO qui sont vraiment mon objectif.

clic:Est-ce une façon de répondre à ceux qui doutaient de ta légitimité?
T.A:C’est un peu délicat car j’évite les forums qui parlent sur les athlètes. Quand on est assis derrière un ordinateur c’est facile d’être critique. Pour ma part je sais ce que j’ai à faire, je n’ai plus grand-chose à prouver dans le BMX. Je me répète, mais, les JEUX  sont ma grande motivation et j’essaie de les préparer du mieux possible.

 

clic:Etais-tu à ton meilleur niveau de forme ou es-tu seulement en phase d’ascension?
T.A:Tout était planifié à l’entraînement pour être au mieux pour les championnats du monde. La planification du début de saison s’était très bien déroulée. J’avais retrouvé des sensations connues auparavant. Par la suite la planification  s’était axée sur les championnats du monde ce qui m’a posé quelques difficultés pour les dernières manches européennes avec pas mal de fatigue sur ces courses tout en ayant en point de mire les championnats du monde.

clic:Y’a-t-il quelqu’un qui t’aide dans ta préparation ou fais-tu tout seul ?
T.A:Jusqu’à présent j’ai organisé ma préparation seul. Je fais moi-même mes plans d’entraînements. A partir de cette année la Fédération me met a disposition un préparateur physique qui s’occupe du pôle France depuis l’an dernier ainsi que les conseils de Fabrice ,toute cette nouvelle logistique va me permettre d’être beaucoup plus serein et d’optimiser mes entrainements afin d’arriver aux Jeux dans les meilleurs conditions.

clic:Que privilégies-tu dans ta préparation : Diététique, musculation, puissance, technique, récupération, stratégie en course et hors course ?
T.A:La préparation d’un athlète est complexe et se compose de ces différentes phases qui sont imbriquées les unes avec les autres permettant d’être au plus haut niveau. On travaille la musculation, l’endurance, la diététique…On essaye de ne rien laisser au hasard.

 
 

clic:Penses-tu aller rouler plus régulièrement aux USA si tu es sélectionné aux JO ?
T.A:Pas spécialement car le format qu’on a sur les coupes du monde n’a rien à voir avec une course traditionnelle de BMX. En supercross, la butte de départ fait 8m de haut avec une pente d’un certain pourcentage avec des obstacles qui font environ 10m de long. Aux Etats-Unis, ils n’ont pas en permanence ce format de piste. Pour l’instant ce n’est pas prévu. Par contre en cas de sélection il y aura forcément une partie de la préparation aux Etats-Unis avec l’équipe de France pour travailler les départs, les accélérations et les rythmes de courses avec les meilleurs américains. Pour l’instant, le principal est de me rétablir de mes blessures et de me concentrer sur l’année 2008 qui sera la plus importante de toute ma carrière.

clic:Faut-il faire du champ de bosse régulièrement afin de mieux se préparer pour le format des pistes supercross UCI ? 
T.A: Ca fait partie de la préparation même si sur Pau on n’est pas vraiment équipé d’un vrai champ. Le plus important est de créer une piste qui corresponde au format JO. On a fait une première phase de design sur la piste avec des bosses qui se rapprochent de celles des coupes du monde. En septembre démarrera une seconde phase avec une ligne droite Pro, des whoops, identiques  à la piste des JO. Le gros du travail est surtout là !

 

clic:De part ton statut, tu peux « négocier » des aménagements ?
T.A:J’ai la chance d’avoir le soutien de la municipalité et ainsi de pouvoir effectuer des modifications de tracé. Ils répondent présent et du coup on change la piste une à deux fois par an en collant à l’évolution du BMX. J’ai la chance de pouvoir influer sur ce facteur avec des réponses correspondant à mes souhaits. C’est un plus énorme et la piste devrait être prête fin septembre et qui sera du niveau coupe du monde et JO.

clic:Concrètement tu es en train de recréer une piste de supercross à Pau ?
T.A:C’est ça ! C’est ce qui est prévu !

clic:Sébastien Fontaine (cf. entrevue) nous faisait part d’investissement personnel et financier dans la piste?
T.A:Oui je m’investi énormément car je suis sur place et c’est moi qui fait les bosses. Sinon une fois j’ai effectivement loué à mes frais un tractopelle ainsi que des systemes de chronometrage et de voices box. . Mais généralement c’est toujours la mairie qui fait les travaux. Souvent je les appelle et deux jours plus tard ils sont avec moi pour faire les bosses.

 

clic:Tu es au club de Pau, as-tu des fonctions au sein de ce club ?
T.A:Non je n’ai pas du tout le temps de m’occuper des entraînements. Et puis, c’est un petit club bien que ce soit dans une grande ville. Je l’ai reformé avec l’aide de 2-3 personnes qui travaillent aussi et qui ne peuvent pas non plus s’occuper correctement d’un club. J’ai la chance d’avoir le suivi de la mairie tout en sachant que c’est un petit club. On est maximum une quinzaine de licenciés et 5 ou 6 à s’entraîner généralement.

clic:Donc il n’y a pas d’entraîneur diplômé?
T.A:Le seul entraîneur ce doit être Sébastien. Je dois avoir un BF1 passé il y a 20 ans mais c’est tout.

clic:Il semblerait que le nombre de place se limite de plus en plus aux vues du peu de point UCI que marquent les français. Cela engendre-t-il une pression supplémentaire au sein du pôle France ?
T.A:Les jeunes pilotes répondent présent et ils sont bien présents sur les compétitions. Après, l’expérience rentre en jeu. De toute façon il y’a beaucoup de facteurs pour la sélection et chacun doit faire ses preuves. Celle-ci sera donnée en mai 2008 et jusqu’à aujourd’hui personne n’est sûr de partir à Pékin.

clic:Mais la quantité de pilote sélectionnable pour les JO dépend des points UCI et tu sembles a priori le mieux parti ?
T.A:A l’heure actuelle, la France est sixième au plus septième au classement UCI. Cela signifie qu’on peut envoyer au moins deux pilotes aux JO ? Après nous ne sommes qu’en août 2007et il reste 3 manches de coupe du monde avec des points importants à prendre. Les championnats d’Europe débutent en décembre avec là aussi des points à marquer et un décompte pour mai 2008.
Actuellement ça prend forme et Il y a beaucoup de jeunes. J’ai 32 ans alors que Pablo doit avoir maxi 23 ans et ensuite les autres pilotes tournent autour des 20 ans. C’est sur que l’expérience va jouer. Mais eux sont dans une structure d’entraînements qui va commencer à payer. Depuis la mise en place des point UCI on a toujours été dans les 5. Il n’y a donc pas de raisons qu’on ne finisse pas dans les 5 premières nations.

 

 

clic:Combien de contrôle anti-doping cette année ?
T.A:Je suis astreint au contrôle longitudinal avec des prélèvements tous les 3 mois organisés par la fédération. Après il y’a tous les contrôles sur les pistes aux championnats plus d’autres dans l’année.

clic:Ayant roulé aux USA souvent marqué du sceaux du soupçon à propos du dopage, as-tu été confronté à ce genre de pratique ?
T.A:Pas du tout ! C’est vrai qu’aux USA il n’y a pas du tout de contrôle. Au plus? on a pu avoir quelques doutes sur une ou deux personnes mais dans l’ensemble je pense que le BMX reste un sport très sain. Ca réclame certes beaucoup de qualités physiques mais aussi techniques et, aux vues des pistes, le physique seul ne suffira pas. Tout le monde sera sur un même pied d’égalité. La technique est tellement importante que le dopage n’aura pas lieu dans notre sport. Du moins je l’espère…

 

clic:Les blessures font parties intégrantes de tout sport de haut niveau.Comment gères-tu ces périodes ?

T.A:Généralement j’essaye de ne pas trop penser aux blessures même si ça fait parti des aléas du sport. Malheureusement ça arrive. ! On fait de la préparation physique qui permet de prévenir certaines blessures « évitables ». Tomber avec un peu de muscles ça permet d’amortir les chocs. Jusqu’à maintenant je n’avais pas du tout de coupure dans ma préparation avec une saison 2008 qui va redémarrer rapidement. Néanmoins avec ma blessure ça va me permettre de récupérer un peu de la saison 2007 et de me préparer pour une année 2008 qui va être  intense.

clic:Que s’est il passé au championnat du monde ?
T.A:En deuxième manche qualificative, je suis bien parti et sur la première bosse , j’ai décliqué et à la relance je me suis étalé sur la deuxième bosse. Je me suis cassé le cuboïde et un autre os du pied soit deux fractures au pied droit, plus une entorse du genou gauche. J’ai juste une immobilisation et de la rééducation qui va durer pendant quelques semaines. Je vais essayer de revenir le plus vite possible mais sans me précipiter

clic:Tu penses être opérationnel dans combien de temps ?
T.A:D’après les médecins je devrais pouvoir reprendre l’entraînement mi-fin septembre et en compétitions à Fréjus pour la dernière manche de coupe du monde.

 

clic:Tu es plutôt à l’aise devant les cameras (au moins en apparence). Est-ce quelque chose que tu recherches, que tu laisses venir à toi ou que tu fuis ?
T.A:Je ne suis jamais vraiment à l’aise devant les caméras. Mais ça fait parti de la promotion du BMX. En passant sport olympique on va avoir un peu plus de média et donc il faut s’y faire ! C’est important de bien présenter pour promouvoir le BMX car on en a besoin.

clic:As-tu du travailler ton sens de la communication ou c’est tout feeling ?
T.A:C’est principalement au feeling. Mais quand je suis arrivé aux USA en 98, à mon intégration dans le team GT USA, on avait des shows télé toutes les semaines, qui passaient su FOX sport avec les résumés des courses et une interview tous les week-end. Du coup GT m’avait demandé de prendre des cours d’anglais et des cours de présentations devant la caméra. C’est vrai que ça m’a aidé par la suite.

clic:Pendant ton séjour aux USA tu étais donc très sollicité médiatiquement ?
T.A:Oui. A cette époque le BMX aux USA était très médiatisé. Fox sport qui est une grosse chaîne retransmettait les courses tous les lundi. A l’heure actuelle ce n’est plus pareil, l’effet 11 septembre est passé par là avec la récession économique dans le sport en général. Le BMX et le cyclisme ont pris un gros coup. A partir de ce moment on a eu très peu de télé. Cependant avec le BMX supercross et les JO ça reprend un peu. ESPN retransmet certaines manches à nouveau.

clic:Pourquoi n’as-tu pas ton propre site web ?
T.A:C’est vrai que c’est sympa d’avoir un site ou on peut se présenter, raconter ses courses. C’était en projet mais je voulais faire quelque chose qui soit un peu original et je n’ai pas le temps de m’en occuper.

clic:Quand on tape Thomas Allier sur Google on tombe sur ton homonyme qui fait du motocross. L’as-tu déjà rencontré ?
T.A:Non ! Jamais ! Il est un peu plus jeune que moi et je sais qu’il fait de la moto à un bon niveau. Mais beaucoup me demandent  si je fais de la moto aussi

clic:Les signatures d’autographes sont quelque chose que tu apprécies ou ça fait parti du travail ?
T.A:Certes ça fait parti du lot mais c’est aussi un signe de reconnaissance. Ca fait toujours plaisir à soi et c’est un plaisir de faire plaisir !

clic:Te souviens-tu de la première fois qu’on t’en a demandé un ?
T.A:Oh la ! C’est vieux ! Je devais avoir 16 ou 17 ans pendant une course régionale avec un petit pilote qui m’a demandé un autographe. C’est vrai que demander un autographe n’est pas toujours évident surtout si on est un peu timide.

clic:T’es-t-il arrivé de te sentir trop sollicité par un sponsor ?
T.A:Non ! J’ai eu de la chance d’avoir toujours  des sponsors très compréhensifs et je n’ai jamais eu de problèmes par rapport à ça.

 

 

clic:Crois-tu à l’essor du BMX grâce au JO ?
T.A:J’espère bien sur que le BMX explose et qu’on en parle plus voire toutes les semaines, qu’on voit les manches à la télé, avoir plus de reconnaissances avec des sponsors extra-sportif, plus de moyens, etc.…
Cependant je pense que ça risque de faire comme beaucoup de sports olympiques dont on ne parle que tous les 4 ans ou au plus une fois par an pour les championnats du monde. Pas mal de sport ont raflé des médailles olympiques pour finalement retomber dans l’anonymat. Mais j’espère sincèrement que ça permettra de montrer le BMX et de le faire décoller médiatiquement.

clic:Si tu vas aux JO, quelles épreuves iras-tu voir ?
T.A:Je suis sportif au sens large et je m’intéresse à plein de sports. Même si je ne suis pas sélectionné, je pense que j’irai rien que pour la première du BMX aux JO, ça ne se loupe pas. En plus j’en profiterai pour aller voir un maximum de disciplines (athlétisme, kayak, etc…)

clic:Qu’elle a été selon toi la plus grosse révolution matérielle dans le BMX  entre tes débuts et maintenant ?
T.A:Un BMX c’est un « outil » qui reste assez simple et pour le révolutionner c’est pas évident. Actuellement je dirai que les pédaliers Shimano avec les roulements externes permettent un montage plus facile. Après les fourches carbones vont dans le sens d’alléger au maximum. On retrouve les innovations du mountain-bike ou de la route. Y’a pas eu un changement révolutionnaire. C’est plus un ensemble de petites choses. Au niveau géométrie j’ai la même depuis 1997.

clic:Tu as finalement roulé longtemps sur Ultra BOX. Le changement de vélo a-t-il était difficile ?
T.A:Généralement j’arrive toujours à avoir mes vélos sur mesures.

clic:Tu veux dire que chez GT tu avais un ultra box à tes mensurations ?
T.A:Oui, ça faisait parti du contrat et encore à l’heure actuelle. J’habitais à deux pas de l’usine GT, donc j’avais un vélo avec des tubes Easton spéciaux, sur mesure, me permettant d’avoir un cadre environ 3à 400g plus léger. Mon free agent Limo est fait avec les mêmes tubes que la série mais la géométrie est personnelle.

 

 

clic:Combien de vélos as-tu pour une année ?
T.A:Deux sont suffisants pour la saison complète.

clic:As-tu des pièces fétiches sur ton vélo ?
T.A:Il n’y a pas de signes particuliers sur mon vélo.

clic:Tu entretiens toi même tes vélos ?
T.A:Oui ! C’est assez simple un BMX. La maintenance est facile à gérer

clic:Par deux fois tu devais développer un BMX (GIANT et VITUS) qui n’a pas abouti. Que s’est il passé et est-ce un projet enterré ?
T.A:Giant USA a changé de politique par rapport au BMX race. Chez Vitus c’est lié à des problèmes économiques qui ont mis un terme à toutes possibilités de développement. Actuellement ce n’est plus une priorité et je ne sais pas si l’avenir me permettra de participer au développement d’un cadre .

clic:Le sponsoring d’USPROBIKES est une belle opportunité ?
T.A:Je savais depuis pas mal de temps que Christophe Lévêque voulait monter sa structure. Ayant eu toujours de très bonne relation bien que concurrent pendant pas mal d’années, il cherchait un pilote pour représenter free agent en France et en Europe. Il a tout de suite pensé à moi et comme on a pu se mettre d’accord sur les termes du contrat ça se déroule très bien.

clic:Tu ne roules peu ou pas en Cruiser ? Pourquoi ?
T.A:Déjà ce n’est pas évident de concilier les deux du fait des habitudes différentes sur les 2 vélos. Depuis les championnats du monde à Louisville ou j’étais en tête avec Christophe Lévêque et où j’ai lourdement chuté avec à la clé une luxation-fracture de l’épaule. J’étais alors en lice pour un 2ème titre NBL sans pouvoir défendre mes chances de titre en 20 pouces. Depuis ce temps, le cruiser est passé aux oubliettes.
L’année dernière j’ai couru au Brésil car j’étais tellement déçu de mes championnats du monde malgré de bonnes sensations. J’ai eu alors envie de courir en cruiser. Ayant pu m’inscrire à la dernière minute et dégotter un cruiser la veille de la course (ndr : celui d’un vétéran !). J’ai couru  pour le fun mais j’ai gagné toutes mes manches sans problèmes jusqu’à la finale devant Robinson. En finale, un problème de grille m’a empêché de défendre mes chances et ils n’ont pas voulu la recourir. J’ai alors fini 8ème.Dommage !

clic:Tu aurais donc pu décrocher un titre cruiser et un peu  "tombé du ciel" ?
T.A:Oui ! 

 

clic:Tu as fait du dual.Vas-tu faire du 4X après les JO ?
T.A:Non, ça ne fait pas partie des projets. J’ai fait un petit passage dedans après avoir eu un peu le sentiment d’avoir fait le tour de la question BMX. Ca n’avait pas mal marché mais ce sport a un vrai problème. Ce n’est pas du tout structuré. Le format de piste n’est pas défini car on ne veut pas que ce soit des bicrosseurs qui gagnent. Seulement dès qu’on met une grille de départ on est forcément plus à l’aise. Le compromis entre piste de BMX et de DH n’a pas été trouvé et on a l’impression d’être la cinquième roue du carrosse. Tout semble fait à la dernière minute voire la piste n’est pas finie même en coupe du monde. Globalement mon vécu dans cette discipline n’est pas positif.

clic:La DH cela te tente ?
T.A:C’est très sympa. J’en ai fait un peu pour m’amuser. Mais de là, à 32 ans, à me lancer dedans à fond, je ne pense pas. Il faut avoir beaucoup d’expérience pour être au top. C’est finalement très différent du BMX

 

clic:Dans un reportage sur France 2 on te voit faire de la route.C’est une corvée?
T.A:Ca fait partie de la préparation. Je ne prends pas particulièrement de plaisir sur la route même si des fois les ballades peuvent être sympas. Mais quand je fais des fractionnés  je le vois plus comme un outil de travail.

clic:Pas de X-country pour Thomas Allier?
T.A:J’en eus fait un peu mais maintenant plus du tout. C’est dommage car Pau offre beaucoup d’endroit très sympa pour ça. Mais l’entraînement est tellement spécifique que je me suis éloigné du VTT.

clic:Pour finir, la piste?
T.A:On a fait des stages avec l’équipe de France sur piste. On avait toujours touché à la piste et puis c’est un peu comme le cross country depuis 2à3ans on a laissé tomber. C’est sympa mais je ne me verrais pas passer sur la piste définitivement et tourner en rond pendant des heures. Un peu mais pas trop!

clic:Étant déjà venu à la Réunion, quel souvenir en gardes-tu ?
T.A:C’est toujours agréable de venir à la Réunion ! J’étais venu il y’a environ 10 ans et je suis revenu en décembre 2004. J’ai pu voir comment le BMX a évolué dans ce laps de temps. C’est sympa de voir la place que ça occupe avec toutes ces pistes et aussi le niveau des pilotes qui a sacrément progressé. Il y’a les moyens de faire de bons résultats.

clic:Tu prêtes attention sur les compétitions quand tu entends parler d’un pilote de la Réunion ?
T.A:C’est délicat car on est tellement dans notre compétition qu’on a du mal à regarder ailleurs ce qui se passe. Ca m’est arrivé d’être sur la grille d’entendre un nom de la Réunion et de lever la tête pour voir si c’était quelqu’un que je connaissais. Après on a Sébastien (ndr : Fontaine) qui nous parle beaucoup de l’île. Je connais bien Jérôme (ndr :Léocadie) aussi. Globalement vous avez de bons athlètes !

clic:Comment juges tu le niveau ?
T.A:Le physique des Réunionnais est impressionnant. Par contre ça pêche au niveau technique et c’est certainement le manque de courses à haut niveau qui explique cela. Même si le championnat local est bon ce n’est pas évident d’aller se confronter avec d’autres pilotes. Courir toujours sur les mêmes pistes permet de les connaître par cœur et de ne plus faire de fautes. On pense alors être au niveau et quand on change de piste on est un peu déstabilisé. Mais globalement les réunionnais sont étonnants !

clic:Une fois ton calendrier allégé on a l’espoir de te voir revenir sur l’île? Avec la promesse d’un bon rougail saucisses ?
T.A:Y’a pas de problème ! On peut faire rougail saucisses tous les jours ! J’ai toujours aimé voyager et ainsi rencontrer des gens. Ca ouvre les horizons . Si le temps me le permet ce sera avec grand plaisir

clic:Tu as souvent déclaré que tes choix ont été dictés par le désir de concilier carrière pro et famille ? Est-ce compatible?
T.A:C’est toujours difficile d’avoir une famille avec des enfants quand on est  sportif de haut niveau. Heureusement ma femme, Stéphanie, est là et  gère le quotidien. Elle ne me met aucune pression sur quoi que ce soit. Je peux ainsi ne penser qu’à mes entraînements. D’un autre coté je suis très attaché à ma femme et à mes filles et être éloigné d’eux c’est pesant.

Crédit Photos:BMX2DAY

Remerciements à Thomas Allier pour sa disponibilité et sa gentillesse ainsi qu'à BMX2DAY qui nous autorisé a utiliser leurs photos

liens sur Thomas allier

Interview BMX2DAY du 03/03/2006
Fiche pilote BMX2DAY
Interview Stade 2  
USPROBIKES.COM

Entrevue réalisée par Antoine DUFOIX et Pascal ALEZAN,août 2007