Nous poursuivons notre tour de l’île à
la rencontre d’un club pas comme les autres, le Bicross Club
du Sud basé à Saint Pierre. En effet, au sein du
BCS, le sport est avant tout utilisé comme un moyen
d’accompagnement des publics
défavorisés vers une insertion sociale et
sportive. La dimension socio éducative et culturelle est
également présente, le club organisant des
centres de vacances pendant les périodes non scolaires.
Le BCS compte actuellement une vingtaine de pilotes dont cinq qui
participent régulièrement aux diverses
compétitions.
La démarche sociale engagée par
l’équipe du coach, Marc FANAHORA, contribue ainsi
à préserver et à consolider le lien
social dans les quartiers. Cette dimension de cohésion
sociale revêt une importance particulière dans une
société réunionnaise ou la
délinquance des jeunes gagne du terrain de jour en jour !
Rencontre avec Marie Paule SALEM,
jeune Vice Présidente du BCS, jeune arbitre
également qui illustre
encore une fois l’implication de la gent féminine
dans le BMX
réunionnais. |
Dominique
: Comment va le BCS en cette fin
d’année et quel bilan faites-vous de la saison ?
Marie Paule :
Notre club se porte bien, nous sommes satisfaits de notre
année. Le bilan est positif, c’est vrai que
l’on ne compte pas beaucoup de pilotes, mais ils
sortent du lot ! Le proverbe nous dit que la qualité ne
dépend pas de la quantité. Certes, nous
n’avons pas eu de champions mais le potentiel
était là.
Dominique : Quel regard portez
vous sur le monde du BMX local ?
Marie Paule : Le
BMX local est une discipline que je ne connais pas beaucoup, cela fait
seulement un an que je m’investis. En tout cas,
c’est un sport en plein développement, je ne
pensais pas qu’il y avait autant de gens qui
s’impliquaient en tant que bénévole.
Les clubs de la Réunion sont bien connus et bien
représentés en métropole.
C’est une bonne chose pour notre île, pour les
pilotes locaux.
Dominique : Qu’est ce qui vous a
marqué pendant cette année 2009, vos coups de
cœur mais également vos coups de gueule ?
Marie Paule : L’évènement
pour moi, c’est le titre du petit de Cilaos (Meddy FIGUIN),
cela m’a beaucoup marquée, son jeune âge
et déjà une consécration au plus haut
niveau sur le plan national, comme quoi, quand on s’investit
tout est possible. On peut partir de très loin,
c’est un exemple pour les autres !
Mon coup de cœur et là je reste toujours dans le
Cirque, c’est l’invitation du CBT lancée
à notre club pour participer aux « Jeux des hauts
». On a passés un bon moment avec les membres du
CBT, on s’est côtoyés hors
compétition et l’on s’est rendu compte
que le BMX peut générer de
l’amitié et de la solidarité entre
dirigeants, entre pilotes et que ce n’est pas toujours une
course à la compétition.
Mon coup de gueule concerne la lecture d’une revue
municipale à Saint Pierre dans laquelle nous avons lu
qu’il n’existait qu’un seul club de
Bicross dans notre capitale du Sud. Comme tout le monde le
sait, il y a bel et bien deux clubs même s’il y en
a un qui est un peu plus gros. Il ne faut pas oublier le plus petit
d’autant que nous réalisons un travail social
important pour éviter que les jeunes « y
traînent dann chemin » comme on dit en
créole !
Dominique : Quel message
avez-vous envie de faire passer à la communauté
du BMX, tous échelons confondus ?
Marie Paule : Il
faudrait plus de convivialité entre les clubs, que les gens
apprennent à se connaître pour sortir des
jugements subjectifs. Si je prends mon exemple personnel, si je
n’étais pas commissaire, je n’aurai eu
aucun contact avec les autres clubs ! C’est vrai que les
dirigeants se rencontrent mais ce n’est pas suffisant,
d’autres initiatives doivent être prises pour les
autres catégories notamment.
Dominique : Vos perspectives pour
l’année 2010 ?
Marie Paule : Nous
avons beaucoup de projet concernant le social, les centres
aérés, nous oeuvrons beaucoup dans ces domaines,
on aide les enfants défavorisés, ceux qui
n’ont pas de vélos, n’ont jamais
pratiqué … on leur propose des petits stages
d’initiation.
Pour 2010, nous souhaitons donc poursuivre nos entraînements
en direction des enfants plus particulièrement, avoir un
champion.
Enfin, on aimerait bien accueillir une compétition sur le
site de « Mont Vert les Hauts » mais pour ce faire,
il y a beaucoup de concertation à engager.
Nous sommes vraiment au stade de l’idée avant de
passer à la concrétisation du projet.
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Reportage de Dominique BONMALAIS |
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