ENTREVUE:

Ludovic Sery

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 Absent remarqué des pistes, Ludovic Séry n’en reste pas moins un pilote emblématique de la scène Race de la Réunion. Il a accepté de repasser sous le feu des questions. On redécouvre un personnage ambitieux sans être prétentieux, courageux sans être laborieux et la tête bien sur ses épaules, qui vit pleinement sa passion. Lucide et rapide. « Bmx to live – live to BMX ». Moteur, action, juste avant son départ !

Pour commencer, peux-tu nous expliquer les raisons de ton absence des circuits pour cette saison 2008/2009 ?

Cette année a été consacrée à mes études avec l’approche du bac. En effet je n’avais pas trop le niveau scolaire pour pouvoir concilier cela avec le BMX. Du coup, j’ai mis le vélo de côté afin de décrocher mon diplôme.

Et tes efforts ont-ils été récompensés ?

Oui ! Même au-delà de mes espérances car j’ai obtenu mon bac avec mention « assez bien ». Mes sacrifices se sont donc avérés payants. Cela me donne aussi confiance pour la suite car moralement je me sens libéré et de ce fait plus fort.

 Tu es donc au moins temporairement dégagé des obligations scolaires, qu’elle va donc être ton futur ?

Je pars courir en métropole en BMX pour la saison à venir. Je vais donc me consacrer au BMX à 100%. Si cela ne marche pas, je reprendrai des études. L’année dernière j’ai mis le BMX en retrait mais cette année je ne consacre qu’à ça !

Malgré cette saison blanche, as-tu continué à t’entraîner un peu ? Sur les rares compétitions auxquelles tu as participé tu étais dans le coup ?

J’ai toujours continué à rouler mais la motivation n’était pas vraiment là. Je pensais surtout au bac. Cependant à rater plusieurs fois l’entraînement ou voir les autres rouler m’a donné le sursaut physique pour essayer de faire de bonnes manches.

Après une très belle saison 2007/2008, tu avais pu décrocher un partenariat matériel, comment as-tu gérer le fait de devoir délaisser le bicross tout en gardant la confiance des sponsors ?

Grâce à ma 6^ème place au championnat de France 2008, j’ai obtenu un petit contrat avec Zone Rouge et un partenariat avec Usprobikes. Ils m’ont donné du bon matos, un Intense Podium. Fabrice Grondin de Zone Rouge, était au courant de mes objectifs scolaires, mais il m’a fait confiance. J’ai bien bossé pour eux en faisant vendre pas mal de vélos et Fabrice a été reconnaissant et aurait même bien aimé que je reste à la réunion. Je lui suis moi-même reconnaissant de la confiance que l'équipe de Zone Rouge m'a accordé.

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Le choix de partir en métropole est-il lié au sentiment d’être arrivé à un palier à la Réunion et que la métropole est une étape au dessus ?

C’est avant tout un rêve que je réalise. J’attendais ça depuis 4 ans. C’est une vraie bouffée d’oxygène ! Même si je ne rentre pas de bons résultats, ce sera juste la concrétisation d’un rêve auquel je vais me consacrer à 100%.

Ton ex-adversaire, Rémi Wock-tai, a de très bons résultats. Qu’est ce que cela t’inspire ?

C’est vrai que Rémi était un de mes gros concurrents à la Réunion et quand je vois le niveau qu’il a atteint, je me dis que je dois pouvoir aussi progresser et essayer d’avoir d’aussi bons, si ce n’est, de meilleurs résultats.

Comment es-tu organisé pour cette saison métropolitaine ?

Je vais habiter chez une de mes tantes sur Toulouse et donc je vais m’entraîner au club de Blagnac. Je projette de descendre autant que possible sur Frontignan pour rouler avec Moana (ndr : Moo Caille) qui pourra me conseiller au mieux. Pour l’instant j’attends d’être sur place pour définir un plan d’entraînement et régler de plus amples détails.

Dans quelle catégorie vas-tu rouler ?

J’ai demandé une dérogation pour rouler en national. N’ayant fait aucune compétition je devrais redescendre en 17-24 ans. Je souhaiterais donc éviter ça. J’espère donc une réponse favorable.

Tes objectifs sont-ils essentiellement nationaux ou au-delà ?

En fait, je vais plutôt vivre au jour le jour ! Le but est de faire un maximum de courses, même si, je ne pense pas pouvoir participer aux « européennes ». Surtout, je voudrais rentrer un max de finales et on verra ensuite.

Tu as déjà des partenaires sur place ?

Ca aussi je verrai en France. Je peux cependant annoncer que j’aurai un partenariat avec « BMX2DAY » dont je suis très honoré.

En admettant que tes résultats ne soient pas à la hauteur de tes espérances,as-tu réfléchi à la suite ?

Oui. Reprendre des études bien que je ne sache pas encore dans quelle filière. Comme chacun sait on ne vit pas du BMX en France. Comme dirait Moana : «  Faut être ricains pour vivre du BMX ! ». Mais je compte prendre un max de plaisir cette année. Faire les indoors de Caen, St Etienne, les coupes et les championnats de France, etc.. Au moins montrer ce que je sais faire ! Après, on verra…

Tu as déjà participé à la mégavalanche ou au 4x de Cilaos. Le VTT pourrait être un moyen de rouler encore plus ?

Le Four-Cross (4X), ça me plait bien d’autant plus que j’ai gagné la première compétition que j’ai faite ! La base est assez similaire au BMX bien que cela se soit pas mal radicalisé avec de gros sauts. Mais, c’est une piste qui m’intéresse. Par contre, mon expérience de la méga est assez moyenne et je ne pense pas la renouveler dans l’immédiat…

A-t-on l’espoir de te voir venir rouler à la Réunion cette année?

Mais oui ! Sinon, ma petite maman va être vraiment triste (rires) ! Bien sûr, mais pour l’instant, c’est la métropole ! J’essaye surtout de retrouver mon niveau car je ne suis pas encore très à l’aise sur mon vélo.

Comment juges-tu les récents résultats des pilotes qui ont participé aux championnats de France et du Monde ?

William Verdin, je savais déjà qu’il allait faire un très bon résultat. Par contre, David Mulot m’a vraiment surpris ! Quand j’ai vu sa course je ne l’avais même pas reconnu ! Je pensais que c’était un métro au vu de son style et de son pédalage. Bref, il m’a impressionné !

En national, je m’attendais à mieux d’Arnaud Payet, tant il a montré de belles choses cette année. Après le niveau est bien monté. Il lui a peut être manqué un peu de mental. Lorsque j’avais participé à Compiègne en 2008, j’avais fait un gros travail avec Gilles Play, qui m’avait suivi tout au long de la saison et m’avait montré ce qui n’allait pas. Je suis alors arrivé bien préparé. Peut-être a-t-il été un peu surpris par le niveau ?

A propos de haut niveau, as-tu ressenti un changement après les JO et notamment dans ton club du Port ?

A la PPA, on ne peut pas dire que les JO nous aient fait tant de bien car cela a ramené trop de licenciés sans que l’on soit préparé. C’était horrible d’encadrer l’entraînement avec jusqu’à 70 pilotes pour seulement deux créneaux. Donc, difficile à gérer. On a quand même gagné la coupe de la Réunion. Après en France, les JO n’ont pas permis, même aux meilleurs pilotes, de vivre du sport. Peut-être dans quelques années mais pas dans l’immédiat. Quand je vois un pilote comme, Moana qui a du mal à joindre les deux bouts, je me dis que ce n’est pas gagné !

Comment est née l’idée du stage de cet été ?

J’ai contacté Moana qui a été emballé par l’idée. J’ai donc couché mes idées sur papier et j’ai envoyé l’info à « ClicBMX ». A ma grande surprise on a eu 54 pilotes inscrits. Je me suis dit qu’on allait donc devoir le faire vraiment sérieusement. Je pense que les riders ont été satisfaits. Moana a été très disponible. Ca me donne des idées pour l’avenir et, certainement, de recommencer cette initiative.

La voie de l’entraînement pourrait t’intéresser ?

Bien sûr ! Je suis déjà titulaire des BF 1 & 2 et je projette d’avoir le BF 3. Un autre rêve serait d’être entraîneur national mais les candidats ne manquent pas. A minima, entraîner une sélection de la Réunion, avec un projet bien défini. Ca me botterait bien un poste pareil.

En quelque sorte ce serait de reprendre l’idée du pôle d’entraînement de Gilles Play ?

Pour ma part, cela m’a bien aidé. J’ai pu apprendre à gérer un peu les études et le BMX. D’avoir un plan me permettant de savoir ce que j’allais faire le lendemain. Certes, tout n’a pas été parfait, mais j’ai beaucoup appris avec ce concept. Je pense d’ailleurs pouvoir attribuer ma bonne saison grâce aux conseils prodigués. Je suis déçu que ça se soit arrêté car c’était une excellente idée. Mon année 2008 je la dois à Gilles Play.

Pour conclure, il y’a bientôt 2 ans, tu avais été interviewé dans ClicBMX et tu avais déclaré vivre 100% BMX, c’est donc toujours le cas ?

Plus que jamais 100% BMX.

Liens ludovic Sery

http://www.bmx2day.com/

Entrevue réalisée le, 12/08/2009 par tonioT900bmx. Relecture Bmx 974